quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Il pleut dans ma tête depuis bientôt trois semaines. J'ai l'impression de fondre, mes bras tombent, mon corps de disloque avec mon esprit, je veux me fondre dans cette pluie, comme un sucre, disparaître avec elle, me dispercer, ruisseler et juste laisser une eau sucrée, un souvenir sucré. Je veux m'oublier et oublier, me faire une cure de pleurs, de tristesse, de chagrin. Je refoule tout ça depuis trop longtemps. Je veux l'orage. Il y a bien un moment où on craque non? On ne peut quand même pas rester éternellement comme ça, à tenter de se cacher derrière de faux sourires et croire que rien ne perce. Croire que personne ne me voit sombrer. Je suis hypocrite avec moi même. Et les autres sont de faux dupes. Toute cette comédie. Je n'ai aucune haine. C'est là haut, dans ma tête. Je suis épuisée. Je lâche prise, totalement, une langueur irrésistible m'a envahie, s'est lovée au plus profond de ma tête, s'est accrochée au plus profond de mon ventre, mais une langueur désagréable. Elle me fait mal, silencieuse et pernicieuse. Elle m'enferme. en dedans, je crie. je veux sortir de moi. Je veux casser tout ça. Je veux. Je veux tout déchirer, cette peau, que je n'aime plus. Je veux une peau toute neuve, toute propre, toute fraiche, candide. Je veux tout ça. Je m'acharne en dedans. bientôt en dehors. J'ai besoin d'une rupture. Une rupture avec moi même. Oui, je te quitte. Pour une autre. Pareil mais différente. Je n'ai plus rien à faire avec toi. Je t'en prie, vas-t'en. c'est l'orage que je veux, la tempête, de grosses pluies, intenses, puissantes, pour laver tout ça, tout lessiver, l'histoire d'une heure, d'une nuit, d'un jour. Je veux tout nettoyer, faire place nette, violemment, sans douceurs, avec douleur puisqu'il le faut, mais pourvu que ce soit bref. Je veux espérer mon demain et le voir beau, évidemment. Je veux tout ça. Je veux tout ça, un jour, et j'y crois, parce que, aprés la pluie, vient le beau temps.