The project : la maison du bonheur

La construction a commencé. J'ai suivi de loin l'avancement du projet depuis les débuts. D'abord l'idée, l'annonce, puis les plans déssinés sur du papier à petits carreaux façon écolier, le découpage d'idées dans les magazines de déco, les paperrasseries, les petits conflits en tout genre, la signature chez le banquier, les inquiétudes, les impressions, l'attente, l'impatience...
depuis quelques années, leur chez eux est aussi notre point de raliement. le lieu de toutes les conneries, de pas mal de cuites, de début de soirées ou de fins de soirées trop arrosées. c'est aussi le lieu du rendez-vous entre copines hebdomadaire. l'endroit où ont lieu tous les papotages, les potinages, des mangeages de glaces devant des films d'horreur, des mouchages de nez devant des films à l'eau de rose, des annonces de scoops qui ont échappés aux copines, des essayages du jean-sac-d'os, des consolages, des chagrins, des remontages de moral, des pétages de plomp, des fous rire, du bonheur de se retrouver et de se sentir solidaires. Il y a quelque chose de Bridget Jones dans tout ça. le côté cocooning, le fait de se retourner sur soi et de se regarder, de s'étudier, de se questionner, de pouvoir faire des trucs sans honte. s'habiller comme un sac (le vieux jean, chaussette trouée,  le cheveu irsute, et le noeil sans make up), enchaîner les "merde, chier, connasse, putain, con, tous des enculés...", pleurer pour rien, rire pour rien, exposer ses états d'âmes, ses désirs, ses envies, son soi intérieur. Le vrai retour au naturel. quelque chose de régressif. le sentiment de pouvoir se laisser aller librement.
Ce rendez-vous-du-vendredi-soir-des-copines est quelque chose de super pratiqué et de super étudié. On voit des articles entiers consacrés à la présentation et l'analyse cette "mode". Bizarre. Pour nous, ça n'a rien d'une mode, juste un truc essentiel et naturel. Juste un truc super vieux.