C'est ton destin !!
Vendredi
soir, un copain me ramène chez moi. 2h de trajet. Le temps de déconner et de
parler de sujets profonds. Nos soucis, nos avenirs, nos interrogations, nos
doutes, nos décisions… notre libre-arbitre ou notre destin ? En voilà une
question. Deux solutions. Soit il est d’une naïveté à croire les nuages sont
remplis de bisounours (word, ce grand con, ne connaît pas le mot Bisounours et
me propose un mot : bistouquette. Ben bravo)
qui-se-font-des-bisous-et-qui-sont-tous-gentils-tous-mignons-et-ne-font-même
-pas-caca-tellement-ils-sont-propres-et-purs-et-parfaits. Soit je suis super
(trop) critique à ne croire-que-ce-que-je-vois-de-mes-yeux-vu-et-que-si-j’ai-pas-vu-je-crois-pas.
Lui, très observateur. Tellement observateur qu’il me fait observer qu’il est
quelqu’un de particulièrement observateur. Donc lui, étant observateur (tout le
monde suit là ?), reconnaît des signes, les accumule, les croisent entre eux…
et en donne une signification. Ces signes peuvent être des rencontres, des
paroles, des petits événements de la vie quotidienne… qui ont quelque chose
d’incongru. Il est très réceptif à tout cela et y crois dur comme fer. Moi
j’attribue ce genre de choses au hasard, je les appelle coïncidences. Elles me
font sourire et me font dire que la vie est pleine de surprises. Je les prends
quand elles sont là et ne cherche pas leurs implications, leurs points communs,
leur signification… Elles sont agréables sur le moment. Point. Alors toutes ces
phrases bateau m’apparaissent parfaitement inutiles. Elles sont vides de sens.
Trop employées et inintéressantes au possible. Quelques exemples. ‘c’est le
destin’. ‘c’est la vie’. ‘ ‘c’est un signe’. c’est écrit’. ‘la cabane au fond
du jardin’… ah non pas celle , pardon Francis… Donc il y en a à foison et pas
une pour rattraper l’autre. Oui, bon c’est bon !! C’est vrai, il m’arrive de
les employer. En cas de force majeure. Dans les cas
où-tu-sais-pu-quoi-faire-parce-que-tu-es-dans-la-merde-jusqu’au-coup-et-où-
il-te-reste-que-tes-noeils-pour-pleurer-ta-race-chier-enculé-putain-con. Quoi,
ça ne vous arrive jamais, à vous ? Quand il faut consoler quelqu’un, le
réconforter alors qu’il vient de subir, lamentablement, avec pitié, une
rupture, une défait irréversible. Là, tu sors un petit « Mais non t’en fais
pas, tu le rencontrera le bon, ‘la roue tourne’ » et hop, tu as l’impression
d’avoir fait ton boulot de bon pote à la con qui ferait mieux de fermer sa
gueule et d’écouter l’autre parler et pleurer et faire le taf d’un gros
nounours qui fait de gros câlins pour sécher ces pitites larmichettes qui
coulent sur ce piti visage tout tristounet (comment c’est chiant à lire ces
phrases dégoulinantes de bonnes volontés pourrites. Oui, on dit pourrite. C’est
transitif.) Ça doit rassurer de s’attacher à de vieilles maximes. Je suis
d’accord, mieux vaut se taire que de dire des conneries pareilles. C’est
certain, mais admettez que ça dépanne quand même pas mal.
ps :viendez-pas-me-dire-que-mes-phrases-sont-trop-chiantes-à-lire-parce-que-je-
décolle-pas-du-tout-les-mots-les-uns-des-autres-mais-qu'est-ce-que-vous-
voulez-'cest-la-vie'.